DES PISTES ... Le Journal de La Brèche/ Interview Alexander Vantournhout

DES PISTES ... Le Journal de La Brèche/ Interview Alexander Vantournhout

Cette interview écrite est tirée du dernier exemplaire du Journal de La Brèche

Interview d'Alexander VANTOURNHOUT

Invité de l’un des Parcours d’artiste de SPRING 2017 avec Caprices, ANECKXANDER et Raphaël, Alexander Vantournhout revient à La Brèche pour travailler à un nouveau projet, Red Haired Men.

Pour découvrir le spectacle, rendez-vous cet automne au Cirque-Théâtre d’Elbeuf dans “Le Temps des Créations”.

Vous nous avez habitué jusqu’à présent à vous voir seul ou en duo. Dans Red Haired Men, vous serez quatre au plateau. Que réunit ces artistes ?

Alexander Vantournhout :

J’ai pensé effectivement qu’il serait bon d’avoir un socle commun et que ce pourrait être l’œuvre de Daniil Harms. Cet écrivain russe était poète, novelliste, homme de théâtre et figure de proue de l’avant-garde soviétique des années 20. Provocateur, Absurde et excentrique, il paradait à Leningrad déguisé en Sherlock Holmes et participait à d’incendiaires interventions artistiques en public. Censuré, il se mit à écrire pour la jeunesse. Je songeais depuis longtemps à utiliser ses textes. Étudiant en danse contemporaine à P.A.R.T.S. à Bruxelles, j’avais travaillé sur l’une de ses pièces. Les textes de Daniil Harms ne sont pas seulement une source d’inspiration personnelle que j’ai partagée avec les trois autres artistes mais bien le point de départ d’une recherche collective.


Chez Harms, la narration suit une “anti-logique interne”. Toute attente est brisée. Comment allez-vous adapter cette technique littéraire au plateau ?

Alexander Vantournhout :

Dans ses poèmes, on retrouve de manière récurrente cet effet de rupture, où toute cohérence est intentionnellement anéantie. Ses vers tombent souvent dans le vide. La disparition est d’ailleurs l’un des thèmes principaux de Harms. Pour adapter cette “anti-logique interne”, nous allons convoquer sur scène la magie et le quick change (changement rapide de vêtements). D’autres disciplines seront également présentes au plateau : contorsion, musique, cirque, danse, ventriloquie et même bunraku (marionnette japonaise de grande taille manipulée à vue). Nous ne sommes pas comédiens mais nous souhaitons créer un univers total inspiré de son œuvre. Nous allons mettre en commun nos parcours respectifs issus du cirque, de la danse et de la marionnette.


Comment avez-vous fait pour écrire ce spectacle ?

Alexander Vantournhout :

J’ai présenté le concept à mes collègues et ensuite, nous avons commencé à créer ensemble. J’ai beaucoup travaillé en amont : choix des textes, des séquences, etc. Nous avons décidé que nous parlerions un peu. En tout, nous réciterons une dizaine de poèmes, en français, en anglais et même en russe. Nous avons retenu les thèmes de la disparition, des limites physiques et de la métaphysique avec cette question centrale : qu’y a-t-il après la mort ? La musique tiendra également une place importante. La mélodie, simple et joyeuse au début, se complexifiera ensuite, à l’image des variations de Mozart, et nous essayerons d’en suivre les mouvements avec nos corps de circassiens et de danseurs.

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