Jeanne Mordoj - L'errance est humaine

Jeanne Mordoj - L'errance est humaine

Présentation du spectacle

Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît : tu risquerais de ne pas pouvoir t’égarer. Rabbi Nahman de Bratslav

De la femme à barbe (Éloge du Poil en 2007) à la dessinatrice extralucide (La Fresque, 2015) en passant par la femme-poule (La Poème en 2012), Jeanne Mordoj invente une forme de spectacle forain contemporain pour mieux regarder en face l’étrangeté tapie en l’être humain. Avec ce nouveau solo, elle continue de gratter le vernis des apparences.

L’Errance est humaine, septième solo de Jeanne Mordoj, est une pièce de cirque sur le mouvement de ce qui ne dure pas. Que reste-t-il derrière soi ? Et s’il ne reste rien ? La disparition est-elle ardemment souhaitée ou y-a-t ‘il malgré tout une tentation de la contourner, de la repousser, un désir ténu de laisser quelques souvenirs de son passage ?

Jeanne Mordoj convie le public au sein d’une petite arène et l’emporte dans une odyssée intime où le chant, les masques, les manipulations d’objets avec les pieds et les mains seront les serviteurs d’une aventure à la destination inconnue.

Le spectacle s’articule autour du dialogue récurrent entre deux voix : la voix libre et celle du dedans. La ventriloquie permet, avec beaucoup de drôlerie, de mettre en lumière ce phénomène bien connu de la petite voix intérieure qui sabre toute initiative nouvelle, celle qui met des bâtons dans les roues et fait apparaître nos contradictions. Conflits, discussions, négociations de toutes sortes se déchaînent pour que chacune des parties arrive à ses fins.

 

Jeanne Mordoj nous parle de son spectacle :

La relation au public et l’espace de jeu

Une certaine proximité avec le spectateur est nécessaire au travail de Jeanne Mordoj, c’est pourquoi l’espace de jeu et celui du public sont pensés ensemble, c’est même un élément constitutif de ses spectacles.
La forme presque circulaire du gradin englobe, permet une immersion, donne un point de vue particulier, à la fois sur le plateau et sur les autres spectateurs. En proximité immédiate, une intimité se partage de façon unique, la présence physique devient palpable, organique, tout est saisi, du moindre souffle aux variations de tensions du corps.

 

Portrait de Jeanne Mordoj

 

Dans le spectacle vivant, Jeanne Mordoj suit son chemin en artiste indomptable.
Créatrice et interprète de spectacles, elle avance aux lisières du théâtre, du cabaret et des arts du cirque, en zigzag sur la ligne du convenu et du raisonnable, à l’écoute de son instinct. Sur scène, elle joue de son corps, depuis les orteils jusqu’au bout des doigts -héritage de son expérience de contorsionniste, manipulant des objets et des matériaux bruts- prolongement du jonglage qu’elle a pratiqué longtemps, dessinant aussi des formes archaïques.
Sa présence charnelle déroute et jette le trouble. Avec elle, l’étonnement féconde l’imagination et le bizarre ouvre vers une vision poétique de notre identité intime : n’est-elle pas secrètement plurielle ?

Dans ses derniers solos, Jeanne Mordoj invente une forme de spectacle forain contemporain, pour mieux regarder en face l’étrangeté tapie en l’être humain. Dans Éloge du Poil (2007), La Poème (2012), La Fresque (2015), un personnage féminin abandonne le vernis des apparences et laisse monter au grand jour et au galop une vitalité exubérante, non domestiquée. La femme à barbe, la femme-poule ou la dessinatrice extralucide sont des phénomènes en liberté, généreux et sauvages, malicieux et graves. Des semblables si étrangers, des énigmes si proches.

Site internet de Jeanne Mordoj

 

Copyright : Géraldine Aresteanu – Camille Sauvage

One Response

  1. Très beau portrait en effet, ça donne envie de venir découvrir cette artiste. Je vais ouvrir l’oeil en 2019 !

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